Appellation Mercurey

Mercurey : un pilier rouge de la Bourgogne

Une appellation communale entre coteaux et vallons

Située en Saône-et-Loire, au cœur de la Côte chalonnaise, l’appellation Mercurey couvre principalement les communes de Mercurey et Saint-Martin-sous-Montaigu. Le vignoble s’organise en coteaux et combes orientés majoritairement à l’est et au sud-est, à des altitudes comprises autour de 230 à 320 mètres. Cette configuration offre un ensoleillement favorable, tout en profitant de courants d’air qui tempèrent les excès de chaleur.

Le climat, de type semi-continental, associe des hivers froids, des printemps parfois frais et des étés généralement chauds. Les nuits plus fraîches en période de maturation permettent de préserver l’acidité et la finesse aromatique, en particulier pour le pinot noir, cépage emblématique de l’appellation.

Terroirs, cépages et style des vins de Mercurey

Les sols de Mercurey sont principalement argilo-calcaires, avec des nuances selon l’altitude et la position dans le coteau : terres plus argileuses et profondes en bas de pente, sols plus pierreux et calcaires sur les hauteurs, parfois ponctués de marnes ou d’éboulis. Cette diversité de terroirs explique la palette de styles que l’on peut rencontrer, du rouge puissant et structuré au vin plus fin et tendu.

L’appellation produit majoritairement des vins rouges à base de pinot noir, complétés par une proportion notable de vins blancs issus de chardonnay.

Mercurey rouge

• robe rubis à grenat soutenue, parfois plus sombre selon les rendements et les millésimes,
• nez de fruits rouges (cerise, griotte, framboise), de fruits noirs (cassis, mûre) et de noyau,
• selon l’évolution, notes de sous-bois, d’humus, d’épices douces, de réglisse voire de cuir fin,
• bouche ample, avec une structure tannique présente, souvent ferme dans les premières années, puis plus veloutée avec le temps.

Mercurey blanc

• robe jaune pâle à doré clair, plus soutenue pour les cuvées élevées en fût,
• arômes d’agrumes, de pomme, de poire, de pêche blanche, de fleurs blanches,
• avec l’élevage, touches de beurre frais, de brioche, de noisette ou d’amande,
• bouche généreuse, souvent ample, équilibrée par une trame acidulée qui garde le vin droit et digeste.

Domaines, climat et diversité des cuvées

Mercurey compte un grand nombre de domaines familiaux, de maisons de négoce et une activité coopérative dynamique. Une part importante de la surface est classée en premiers crus, issus de « climats » précisément délimités, qui signent des cuvées plus ambitieuses.

On distingue généralement :

• des cuvées « village » axées sur le fruit, élevées en cuve ou en barriques peu marquées, accessibles après quelques années,
• des premiers crus plus concentrés, issus de parcelles choisies, avec des élevages plus longs en fût et un réel potentiel de garde,
• des blancs variant du style très frais et floral aux cuvées plus denses et boisées, selon les choix de vinification et d’élevage.

Viticulture et élevage

La viticulture à Mercurey cherche à concilier maturité optimale et respect de la finesse bourguignonne. Les densités de plantation sont élevées, les rendements encadrés, et beaucoup de domaines adoptent une approche raisonnée ou biologique.

• travail des sols ou enherbement maîtrisé pour contrôler la vigueur et favoriser la vie microbienne,
• maîtrise des rendements par la taille, l’ébourgeonnage et éventuellement la vendange en vert,
• vendanges souvent manuelles, avec tri à la vigne et au chai,
• vinifications en cuves inox ou bois, macérations adaptées au millésime pour les rouges,
• élevages en fût de chêne d’intensité variable (proportion de bois neuf modulée), parfois complétés par un affinage en cuve avant mise.

Accords mets et vins avec un Mercurey rouge

Les rouges de Mercurey, à la fois charnus et structurés, accompagnent une large gamme de plats :

• viandes rouges grillées ou rôties : faux-filet, entrecôte, côte de bœuf,
• pièces de porc ou de veau rôties, côtes et filets mignon,
• volailles rôties ou en sauce au vin rouge,
• plats mijotés : bœuf bourguignon, joue de bœuf, daubes légères,
• gibiers à plume (canard, pintade, faisan) pour les millésimes plus évolués,
• fromages à pâte pressée (comté, cantal, tommes) et certains fromages à croûte lavée servis à bonne maturité.

Accords mets et vins avec un Mercurey blanc

Les blancs de Mercurey, alliant volume et fraîcheur, se prêtent bien à :

• fruits de mer et crustacés, selon la puissance de la cuvée,
• poissons grillés, en sauce beurre blanc ou sauce crème légère,
• volailles rôties, poularde ou poulet de qualité en sauce à la crème et aux champignons,
• plats à base de veau, risottos de légumes, gratins,
• fromages à pâte pressée cuite (comté, beaufort, abondance) et fromages de chèvre affinés.

Service, températures et potentiel de garde

Mercurey offre une bonne aptitude au vieillissement, surtout en rouge, tout en restant abordable relativement tôt pour certaines cuvées.

• Rouges : servir autour de 15–17 °C ; les vins de village se dégustent souvent bien entre 4 et 8 ans, tandis que les premiers crus peuvent se garder 10 ans et plus selon le millésime.
• Blancs : servir entre 10 et 12 °C ; les cuvées les plus fraîches s’expriment idéalement dans les 3 à 6 ans, les blancs plus structurés et boisés pouvant évoluer avantageusement au-delà.
• Aération : une ouverture un peu en avance, voire un léger passage en carafe pour les rouges jeunes, permet de révéler le bouquet et d’assouplir la structure.

Conservés couchés, à l’abri de la lumière et des variations de température, les vins de Mercurey livrent une expression typique de la Côte chalonnaise : rouges de caractère, structurés mais élégants, et blancs généreux équilibrés par une belle fraîcheur.